Pour beaucoup d’enfants, l’école est un lieu de découvertes, de rencontres et d’apprentissages. Mais pour d’autres, c’est une source de malaise, de fatigue, parfois même d’angoisse.
Dans mon cabinet, je reçois régulièrement des parents qui me confient :

« Mon enfant n’a plus envie d’aller à l’école… »
« Il rentre chaque soir épuisé. »
« Elle dit qu’elle n’a pas d’amis. »

Derrière ces phrases simples, il y a souvent une souffrance bien réelle.


Les raisons du malaise scolaire

Des relations compliquées

La cour de récréation peut parfois ressembler à une jungle. Certains enfants s’imposent par la force ou par les moqueries, d’autres se sentent exclus ou isolés. Ces expériences peuvent peser lourd sur l’envie d’aller à l’école.

La peur de l’échec

Dès les petites classes, certains enfants s’inquiètent de ne pas être « à la hauteur ». J’ai déjà rencontré une petite fille de deuxième primaire convaincue qu’elle n’arriverait jamais à lire… alors qu’elle était simplement en plein apprentissage !
Chez les adolescents, cette peur est souvent masquée par un air détaché : « De toute façon, la réussite, c’est ringard. » Mais l’angoisse de l’échec est bien là.

Le rythme et la fatigue

Les journées longues, la cantine bruyante, les devoirs… Pour certains enfants, ce rythme est épuisant et fragilise leur plaisir d’apprendre.

La honte

Chez les ados surtout, la honte occupe une grande place. Honte d’être différent, honte de ne pas réussir, honte d’être victime. Elle empêche parfois de mettre des mots sur ce qui est vécu. C’est ce qui explique que certains refusent de parler de harcèlement, même quand ils en subissent les signes évidents.


Le dilemme des parents

Face à la souffrance scolaire, les parents veulent aider, mais ce n’est pas simple.
Faut-il protéger, rassurer, pousser à réagir ?
Chaque stratégie, même guidée par l’amour, peut parfois accentuer la difficulté au lieu de l’atténuer.

Par exemple, aller demander à l’enseignant d’intégrer un enfant isolé à un groupe peut sembler une bonne idée… mais cela peut aussi renforcer son sentiment de différence et donner prise aux moqueries.


Comment accompagner autrement ?

Mon expérience me montre qu’un premier pas essentiel est de nommer ce que l’enfant vit. Dire :

  • « Oui, je comprends que c’est dur »,
  • plutôt que « Ce n’est pas si grave » ou « Tu dois te défendre ».

Valider ses émotions lui redonne déjà un peu de force.

Ensuite, il est important de l’aider à trouver ses propres réponses, plutôt que de décider à sa place. Cela lui permet de retrouver un sentiment de pouvoir sur sa situation.


Mon approche en consultation

La première séance se fait uniquement avec les parents.
C’est un moment privilégié pour poser les choses : raconter la situation, les inquiétudes, les tentatives déjà faites. Cela permet de réfléchir ensemble, en toute liberté, avant de rencontrer l’enfant.

Ensuite, selon les besoins, je propose des rencontres avec l’enfant ou l’adolescent. Nous travaillons sur la confiance, la reconnaissance de ses émotions et la recherche de solutions adaptées à son vécu.

Ces accompagnements sont en général assez courts. Quelques séances suffisent souvent pour que l’enfant retrouve des repères et que la famille respire à nouveau.


En quelques mots

Les consultations « Mieux vivre à l’école » s’adressent aux familles dont les enfants :

  • ont peur d’aller à l’école,
  • vivent des relations difficiles ou du rejet,
  • subissent de la fatigue et du découragement,
  • ou cachent derrière un « ça va » une vraie souffrance scolaire.

Mon rôle n’est pas de donner des recettes toutes faites, mais d’accompagner parents et enfants pour sortir des cercles de peur et retrouver des pistes concrètes.


Si vous reconnaissez votre enfant dans ces situations, en parler ensemble peut être un premier pas pour l’aider à aller mieux.

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